Opportunités d'investissements
Malgré la précarité de la production familiale, la production laitière nationale est aujourd’hui largement compétitive en termes de prix ; un litre de lait cru est moins cher qu’un litre de lait importé, reconstitué à partir de lait en poudre ou de lait évaporé. La tendance actuelle à la dévaluation de la gourde tend à renforcer cette compétitivité. Un lait local de bonne qualité peut ainsi facilement trouver sa place sur le marché (estimé aujourd'hui `a environ 120 millions de dollars USD) tout en restant beaucoup moins cher que les produits importés équivalents.
La capacité de transformation de lait local pourrait être multipliée par 10. Le Ministère de l'Agriculture qui a encouragé l'installation des 35 laiteries actuelles aurait souhaité voir ce nombre atteindre 150, dans les 10 prochaines années. La Coordination Nationale de Sécurité Alimentaire (CNSA) estime qu'il est possible de faire passer le niveau d'autosuffisance du pays en produits laitiers actuel de 25% à 49%.
La transformation nécessite des investissements.
Entreprises de transformation
Il existe déjà un modèle d’entreprises de transformation qui produisent, en autre, du Yaourt et du Fromage, et aussi certains produits de longue conservation et qui ne nécessitent pas de réfrigération, comme les douces marcos et le lait stérilisé sucré, qui se conserve 9 mois à température ambiante.
Le volume de lait transformé dans ces micro-entreprises ne représente que 1% des produits du marché.
Investissements dans des entreprises de transformation
Une mini-laiterie d'une capacité de transformation de 100 `a 200 litres de lait par jour peut facilement générer un chiffre d'affaire de 3,5 à 7 millions de HTG / an ($80,000 USD)
Le Ministère de l'Agriculture, dans son plan national d'investissements agricole, avait établi un Programme National de Développement de la Production et de Transformation du Lait en Haïti pour la période 2010-2015 dont l’objectif était de reconquérir la majeure partie du marché intérieur des produits laitiers en renforçant un réseau d’entreprises de transformation du lait, offrant ainsi un débouché nouveau, stable et rémunérateur au lait des exploitations agricoles. Ce programme national, toujours pertinent, vise aussi à contribuer à l’amélioration des conditions de vie des petits paysans tout en veillant à la protection de l’environnement.
Le cheptel bovin national a un effectif suffisant pour produire assez de lait pour reconquérir une part importante du marché actuellement couvert par les importations.
La production de lait est sujette à de fortes variations saisonnières qui influencent généralement les prix. Cette variation est due à la concentration des mises bas des vaches pendant les mois d’avril et juin, période qui correspond à la première saison pluvieuse et donc à l’abondance des fourrages et de l’eau. Le pic annuel de production laitière est atteint durant les mois de juin et juillet.
Cependant, ce pic de production est inversement proportionnel à la demande. En effet, on observe une baisse de la consommation des produits laitiers en général et du lait local en particulier pendant les périodes de vacances (juin-septembre). Cela s’explique par la grande disponibilité des fruits tels que les mangues et les avocats (mai-septembre).
Ainsi, au cours de cette période (juin-septembre), le prix du lait diminue considérablement.
L’investissement dans l'extension du réseau de laiteries et la promotion des divers produits laitiers fabriqués localement est la principale stratégie proposée pour le renforcement des capacités de production et de transformation du lait dans le pays.